Constatant la défaillance des opérateurs privés à offrir le haut et très haut débit à tous sur le territoire de la CUB, celle-ci vient de décider de la création d’un service public dédié. Une bonne initiative, si on prend garde de ne pas considérer les services publics comme un simple pansement ! C’était le sens de l’intervention de Michel Olivier, pour le groupe des élus communistes.
Ce n’est pas tous les jours que notre assemblée décide la création d’un nouveau service public et, par les temps libéraux qui courent, il nous semble utile de prendre le temps de nous féliciter de cette décision. D’autant que nous partageons l’idée que seul un service public peut, comme le résume cette délibération, « éviter une nouvelle fracture numérique ».
Mais, malheureusement, notre enthousiasme s’arrête là. Car l’argumentaire développé porte une vision des services publics que nous ne pouvons pas partager. Non, le service public n’est pas simplement utile pour « résorber les carences » des opérateurs privés. Et non, l’enjeu du numérique n’est pas « l’attractivité et la compétitivité de notre métropole » mais bien l’égal accès de tous à un réseau utile au développement économique aussi bien qu’à la vie sociale et démocratique.
Certes, ce n’est pas le choix fait par les majorités politiques en France et en Europe, qui préfèrent tout livrer aux appétits des marchés et rafistoler lorsque les inégalités sont trop flagrantes. Avec de telles méthodes, on se retrouve à regretter ici la multiplication outrancière des antennes relais dans nos villes tout en ayant approuvé la privatisation des entreprises de réseaux téléphoniques.
C’est donc avec l’ambition de développement du service public que nous voterons favorablement cette délibération, en oeuvrant pour que la notion de service public cesse d’être malmenée.